Après avoir gravi tous les échelons au Colisée Pepsi, Claude Deslauriers est – depuis le 1er juin – le chef des opérations au Centre Vidéotron. Ce natif de Limoilou, ex-opérateur de Zamboni, fait figure de véritable chef d’orchestre de l’amphithéâtre. Portrait.
Il y a un an, les plans de M. Deslauriers, 57 ans, étaient clairs. Sa retraite était programmée pour le 31 mai 2015. Après tout, celui qui a entamé sa carrière en 1980 comme opérateur de surfaceuse (Zamboni) a pratiquement occupé tous les postes possibles et imaginables dans un aréna.
Entre 2010 à 2015, le «ti-cul de Limoilou», comme il se décrit lui-même, chaussait même les prestigieux souliers de directeur adjoint aux opérations à ExpoCité. «Mon but initial était clairement la retraite, mais avec l’engouement pour le nouvel amphithéâtre, je me disais: “Pourquoi ne pas relever ce défi?” Mes amis voyaient que j’étais toujours motivé et me disaient de continuer», décrit le dynamique père de deux enfants et grand-père de cinq petits-fils.
Au cours des dernières semaines, Claude a donc postulé auprès d’AEG, géant mondial de l’événementiel et partenaire de Québecor pour la gestion du Centre Vidéotron, pour devenir «responsable des opérations». Motivé et expérimenté, il a rapidement été désigné à son nouveau poste.
«J’ai terminé mon travail au vieux Colisée le 31 mai, à minuit, après la finale de la Coupe Memorial, et j’ai commencé le 1er juin au matin au nouvel amphithéâtre», s’amuse-t-il.
Équipe de 250 personnes
Un soir de spectacle ou de partie de hockey, Claude se retrouvera à la tête d’une équipe de près de 250 personnes dont le recrutement se déroule en ce moment même.
Qu’il s’agisse de monter la scène, de la démonter ou de régler les dizaines de pépins techniques qui peuvent survenir à tout moment, tous les regards seront forcément tournés vers lui. «L’essentiel dans ces moments-là est de rester calme, même s’il faut réagir vite et se revirer sur un 10 cents. Il faut toujours s’amuser en travaillant. Si tu es stressé, tu vas communiquer ça aux collègues», dit-il.
Le manteau de Claude
Impossible de discuter avec Claude Deslauriers sans évoquer les Nordiques. Ce fan de hockey – lui-même joueur dans les ligues de garages – fut un témoin privilégié de l’ascension puis du douloureux départ, en 1995, de l’équipe.
Encore aujourd’hui, un manteau des Nordiques – acheté à l’hiver 1995 et jamais porté – est fièrement accroché au portemanteau du bureau de Claude au pavillon de la Jeunesse d’ExpoCité. «Je vais le mettre pour la première fois quand l’équipe sera de retour», lance-t-il, convaincu qu’il enfilera bientôt son manteau.
Ce jour-là, Claude aura certainement une pensée émue pour son propre père disparu il y a une trentaine d’années. «Il me suivait tout le temps quand j’étais pee-wee. J’ai pensé à lui tout au long de ma carrière», indique-t-il, ému.
